jeudi 21 janvier 2010

ROUGE DÉCANTÉ mis en scène Guy Cassiers (dans le cadre de Tendance à la MCA)

Il est 20h45, la salle est sombre, la lumière bleutée envahit les spectateurs,
dont moi, assise au troisième rang, sur un siège confortable et moelleux.
Il est 20h50 quand Dirk Roofthooft entre en scène.
Il est en pyjama blanc, triste, rappelant l’hôpital, le psychiatrique, celui qui trouble,
perturbe et fait peur.
Des mots qui tranchent, sortent de sa bouche.
Ils me transpercent, mon corps sous ma robe en coton se crispe.
Ma vue est trouble, (j’ai oublié mes lunettes), mais n’est ce pas mieux?
Un regard mouillé, tant de larmes ont dû coulé…
L’histoire est passée comme une feuille d’écriture déchirée, sa trace amer,
cette histoire qui ne s’oublie pas, cette histoire qui prend aux tripes,
cette histoire qui me fait fermer les yeux et imaginer le pire.
JE M’ÉVADE, je reviens…
Je le vois seul, les pieds dans l’eau, la main sur le sexe.
Il m’angoisse, il m’attrape, me jette et me reprend.
Ces paroles sont lourdes, elles me cassent le dos. Je m’avâchis, petit à petit,
dans ce fauteuil théâtral.
Moi aussi, je me sens seul, face à son ombre, celle de sa mère, de sa soeur,
de sa grand-mère ; des ombres terribles qui le hantent.
Les mots tranchants découpent le décors, le tailladent.
Un décor fait d’images, un corps qui se meut tel un serpent qui rampe
jusqu’au trou de sa survie.

Le fou est là. Il me fait peur, il me fait me perdre, il ignore l’impact de la balle qu’il a pu tiré ;

il y a un moment, une heure, un instant.
Des phrases s’enchainent, buttent les unes contre les autres.
Sans dessus-dessous.
Dessus le temps qui passe, dessous l’histoire passée.

Maud-Océane Kolandjian,
Mardi 19 janvier 2010 à Amiens

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